Rejoignez-moi sur Facebook ! - Rejoignez-moi sur Instagram !

PANAMA CITY BEACH, FL - NOVEMBER 04:  An athlete competes during the bike portion of the IRONMAN Florida competition on November 4, 2017 in Panama City Beach, Florida.  (Photo by Tom Pennington/Getty Images for IRONMAN)
13_m-100795066-DIGITAL_HIGHRES-1999_019587-13169803
17_m-100795066-DIGITAL_HIGHRES-1999_035466-13169807
28_m-100795066-DIGITAL_HIGHRES-1999_052826-13169818
32_m-100795066-DIGITAL_HIGHRES-1999_054127-13169822
80_m-100795066-DIGITAL_HIGHRES-1999_102623-13169870
82_m-100795066-DIGITAL_HIGHRES-1999_102625-13169872

Comme un bon repas, dans un grand restaurant un Ironman ça ce digère. Paradoxalement, ma course la plus rapide sera celle qui m’aura demandée le plus de réflexion dans le compte rendu. Je boucle l’épreuve en 8h53, troisième au général et premier de ma catégorie, difficile de dire que j’ai foiré ma course sans passer pour un trou du cul…et pourtant, j’en suis un !

Tout a commencé il y a plus d’un an, juste après le 70.3 de Vichy, Jo m’a dit : José, tu ne veux pas battre le record vélo Français sur Ironman. Le tout en posant premier à vélo avec hélicoptère/voiture/moto/CIA/FBI qui te suivent ? #yeuxdebiche

Puis c’est comme ça que nous sommes arrivés au Mardi 31 Octobre. Il est 6h30 : Alexandra, Jean-Mich Much Père, Antho le Lézard et moi nous retrouvons, les yeux bordés de reconnaissance, à l’aéroport CDG, terminal 2E, pour prendre l’avion direction Atlanta. On est « guèze » d’être là, mon Père est speed, Alexandra a la tête dans le cul, Antho râle et moi je suis content. 

10h plus tard (14h heure locale), nous sommes à Atlanta, encore 5h de route pour se retrouver à Panama City Beach : Temple du « Spring Break », du string à paillette, du ketchup sur le ventre et des grosses bagnoles. The Dream come true.

Nous visitons les « entourages » : De Burger King à Mac Donald’s en passant par Wendy’s…la Floride est un centre culturel pour boulimique en phase terminale. L’architecture ignoble des côtes tranche avec cette plage infinie tout comme les couleurs des maisons, à faire gerber Kandinsky, face aux étendues de sables blanc écarlate. 

Quatres gais lurons font que le temps passe vite et que nous sommes déjà samedi matin, face à la mer, la boule au ventre, les boules dans le…, enfin bon, je suis un peu stress. Je me demande même si cet objectif de 320 Watts ne m’a pas consommé. Plus le temps d’y penser, il est 6h45, on échange « des becs », des cris de guerre, des claques dans la tronche et on se jette à l’eau. Mon Père est en transe, ma femme me donne un concentré d’amour à distiller toute la journée.

Je prends le départ le plus lent du monde, j’arrive à me marrer dans l’eau et me vois esquisser des sourires. Antho est à ma droite, nous faisons l’aller ensemble, puis à la première bouée, je le laisse patauger. C’est la nat ou j’aurai pris le plus de plaisir depuis que je fais du triathlon, c’était facile, je me sens en pleine forme, il fait beau et mon temps correspond bien plus que de raison à mes attentes.

J’avais déjà fait la course 1000 fois dans ma tête, le maitre mot était : prendre le temps dans l’eau, prendre le temps à T1, se déchirer les cannes sur le bike, prendre le temps à T2, partir cool et faire ma mini vallée Josiane à pied. Jusqu’ici tout va bien.

Après la T1 la plus longue de l’histoire du triathlon, j’enfourche mon fidèle destrier avec la ferme intention de me faire mal, très mal ! Comme prévu, je pars sur des bases de 310 Watts le premier quart d’heure et rentre dans mon rythme de croisière sur l’autoroute. 320 Watts, les yeux rivés sur mon Garmin, les coudes vissés dans les pads, mon horloge biologique calquée sur : un Gu toute les 20 minutes, une gorgée toutes les 5 minutes, du sodium toutes les 30 minutes et un hot shot toutes les heures… Mon bike est un food-truck ! Je suis facile, au moins les deux premières heures. Puis le rythme devient dur, les watts baissent comme le poids de mon vélo au rythme des Gu que j’ingère. Les Dieux du triathlon seront avec moi puisque le vent m’aide à me sortir du piège que me tendent mes jambes. Malgré ce rythme imposé, j’arrive à poser le vélo en 4h14’17 », presque 30 Watts en dessous de la cible, en tête de l’Ironman Florida, ce n’est pas 4h09 mais peu importe, c’est fait, on n’est pas toujours maître de la guerre qu’on mène.

Tel Armstrong un jour de juin 69, je pose mon gros gras pieds sur le sol avec la foulée d’un faon encore humide de placenta. Doux Jésus, j’ai déjà mal… Il me reste 42,4km sur les 42,2km que compte le marathon. Vous comprendrez que le reste de la course n’est qu’un mauvais mélange entre Requiem For a Dream et La Nuit Des Morts-vivants. Malgré ça, je maintiens mon rythme de croisière fluvial et boucle ce petit marathon en 3h32.

J’arrive au bout, mais alors vraiment au bout, après ça c’est le vide sidéral, qui à l’opposé du gris des Iphone n’est pas très kiffant. Je suis partagé à l’arrivée, un peu comme quand tu manges un TUC au bacon, parce que dedans y’a le même truc que dans le TUC classique qui fait que tu en manges 10 plutôt qu’un et que en même temps tu penses au con qui a voulu se la jouer américain en foutant du bacon dans des TUC. Bah voilà, je suis heureux d’y être arrivé, heureux de terminer troisième et d’avoir ma qualif pour Hawaii. Je me rends compte que l’important n’est pas le combat que j’ai mené tout au long de cette journée mais bien la chute !

Ce chapitre s’achève mais l’histoire n’est pas terminée. 
En tout cas je voulais remercier toutes les personnes qui m’ont aidé dans la quête de ce record, à commencer par les sponsors qui me permettent de disposer du best matos ever : Cervelo, Mavic, Cycling Ceramic, Orca, Gu Energy et surtout le Triathlon Store.

Tout cela ne serais rien sans l’inconditionnel soutient de vous tous et de mes proches.

Un Gros Grand Gras Merci à tous.

Josiane