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Back From Africa !

Pas facile de rentrer après une telle aventure. J’étais sur mes terres, bien que blanc comme un linge, j’ai passé une partie de mon enfance à vadrouiller en Afrique de l’Ouest. Je voyais cet Ironman comme un pèlerinage où l’échec était totalement proscrit. Après un hiver très volumineux pour un amateur, j’avais confiance en mes capacités dans les trois disciplines.
J’ai pu effectuer quelques semaines à 20/25 heures et deux stages à plus de 30 heures. Globalement, rien ne pouvait venir contre-carrer mes projets. Seul point noir au tableau : les quelques costauds de ma catégorie et les 84 pros qui mettaient de coté mon idée de TOP 50 overall.

Je suis arrivé, avec ma femme, à Port Elizabeth le mercredi où j’ai rejoint mes parents (sur place depuis 5 mois), Julien Boulain (sparing partner et vendeur dans une épicerie) et Antho aka ZeBikeShop (également sparing partner et boss d’une autre épicerie). J’ai rapidement compris que les séances de home trainer sudation dans la salle de bain par 30 degrés allaient m’être utile ici.

Nous logeons à quelques pas du départ, au dessus de Summerstrand dans un petit lodge sympa. Je rencontre Arlindo (membre de la team UP2) avec qui nous partageons les derniers entrainements. C’est là que je prends conscience du fourmillement qui vient chatouiller mes jambes lors de la reconnaissance du parcours vélo. Impossible de tenir les allures, je n’ai qu’une envie : faire la course et enfin me rendre compte du travail hivernal.

Jour J : Les voyants sont au vert, je prends un petit déjeuner copieux, je bois un bon litre de Gu roctane légèrement sous-dosé en guise de boisson d’attente et 5 minutes avant le coup de feu un gel Gu peanut butter !

La natation, qui n’est pas ma discipline de prédilection, ne se passe pas du tout comme je l’avais prévu. La mer est démontée et je n’arrive pas à voir les bouées. De plus, je n’arrive pas à bien placer ma nage de dauphin polonais. Même si je n’utilise pas de montre, je sais en sortant de l’eau que mon temps n’est pas fameux. Cela se confirme en rentrant dans le parc à vélos. Je ne vois ni Julien, ni Antho, avec qui nous avons un niveau natation relativement proche. Je saurai, à la fin de la course, que je réalise un temps de 1h03 (28ème de la catégorie et 228ème overall). Peu importe, on attaque ma partie favorite : le Biclou !

Sur le vélo, le coach avait dit : « Premier tour, tu vas avoir des fourmis dans les jambes alors tu te brides bien. Tu fais aux pulsations et au capteur de puissance. Sur le deuxième tour, tu lâches les chevaux ». J’ai tout bien fait comme il a pas dit émoticône smile. J’ai tout de suite pris mon rythme, en prenant bien soin de rajouter 10/20 Watts à mon allure et quelques pulsations. Je rattrape beaucoup de monde et maintiens une belle allure sans fatiguer. Je pense également à m’alimenter convenablement. Petit plus, notre sponsor nutrition GU est partenaire de l’Ironman, ce qui m’a permis de partir quasiment « à poil » et de me servir au buffet. J’ai pu satisfaire mon palais de fin gourmet entre Peanut Butter, Strawberry Banana, Vanille, quelques chumps et toujours à la fin du repas un expresso love. Au début du second tour, un volontaire me signale que je suis premier amateur. Je decide donc de ralentir un peu l’allure pour rester sur les bases évoquées avec le coach. Je continue à reprendre quelques pros hommes quand Sam Gyde, un belge survitaminé qui arrache des manivelles avec un corps de crevette, me dépasse. Etant en veille derrière deux pros, qui devaient jouer aux dominos tellement l’allure était cool à ce moment, je me dis que c’est mon jour et tente de le suivre. Je comprends rapidement que nous ne jouons pas encore dans la même cour…on se retrouvera à Hawaii Sam ! Je gère le deuxième tour vélo, seul au monde, à l’allure cible sans stress. Je pense à légèrement réduire l’allure les 5 derniers kilomètres afin d’entamer le marathon frais comme un gardon.

Rapide constat sur le parcours vélo : Il commence par une grande ligne droite pour sortir de Port Elizabeth où le revêtement n’est vraiment pas bon. Il y a des ralentisseurs mais peu de vent sur cette première partie. Ensuite, nous rentrons dans les terres après une vingtaine de kilomètres. Là, c’est légèrement plus vallonné mais pas de col, juste quelques coups de cul qui se passent à fond sans penser au capteur ! La dernière partie, qui sur le papier semble la plus facile, est finalement la plus difficile. Le revêtement est tout simplement pourri et ne rend pas bien du tout, sans compter que le vent est de la partie. Un beau parcours de bucheron mais qui est magnifique entre terre et mer, entre verdure flamboyante et sable chaud. J’ai adoré !

Je boucle la partie vélo en 5h04, avec une moyenne de 283 Watts et 148 bpm, en première position de mon groupe d’âge et 30ème overall. J’ai la banane jusqu’aux oreilles et le fait de croiser mes parents et ma femme, avec une affiche gigantesque « ALLEZ TONTON KURC », à la sortie du parc à vélo, me file un coup de boost !

Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais réussi un marathon propre. Je mets ma petite montre et me cale uniquement aux pulsations, sans regarder la vitesse. Il fait chaud, j’ai les bras brûlés et je préfère partir tranquille plutôt que d’exploser en plein vol. Et puis pour finir, il est préférable d’écouter les conseils du coach. Je débute le marathon avec une femme pro (toute de bleu vétue Erdinger) que je suis pas mal de temps. Aucun problème, aucun coup de mou. Même si je serre les dents à chaque tour quand vient la petite bosse qui mène vers l’université et son retour vers la ville où la chaleur est étouffante. Un marathon assez difficile, où fort heureusement, je retrouve mes petits GU pour survivre. Je termine premier de ma catégorie, 26ème place overall en 9h30. Par contre, j’ai perdu quelques places chez les amateurs puisque Yann Rochereau et Jean de Villiers m’ont doublé dans le derniers tour. Je suis donc troisième francais, derrière Cyril Viennot et Yann Rocheteau. Petit bonus, cadeau de la maison : je suis devant Bertrand Billard (notre champion du monde), et quatrième amateur !

Grosse satisfaction sur ma place au général et sur mes performances qui me motivent et mettent loin derrière toutes les périodes où je me suis retrouvé au fond du gouffre, à me poser des questions sur mon niveau par rapport à l’investissement horaire que demandait la préparation. C’est là que le rôle d’un coach est primordial. Jo m’a accompagné jusqu’au jour J, où je suis arrivé plus fort que jamais ! Un gros merci pour tout Jo. Je pense très sincèrement qu’il est le meilleur coach du monde !

Un gros merci également à tous mes sponsors :

-Zerod pour les tenues de course qui sont tip top.
-Gu qui nous fournit la meilleure alimentation possible avec buffet à volonté.
-Felt qui a réussi le pari de faire un vélo ultra performant et confort, certainement le meilleur que j’ai eu entre les jambes.
-Giro qui, malgré un casque noir brillant, propose, avec le Selector, un casque très aéré qui ne m’a pas fait souffrir un seul instant, malgré la chaleur.
-Sidi, que j’ai découvert quelques semaines avant la course, avec les T3 qui allient confort et maintien tout en étant très faciles à enfiler à la transition.
-CFM international, qui participe à mes frais de déplacements.
-Ma petite femme et mes Parents qui sont toujours là pour me supporter !
-Et pour finir, Triathlon Store qui assure la logistique et qui gère jusqu’aux derniers instants mes demandes.

Je conseille à tous les triathlètes cette course magnifique. L’Afrique est une terre accueillante, même si l’Afrique du Sud n’est pas un exemple d’égalité (Mandela doit se retourner dans sa tombe). La population, les paysages, les animaux sauvages, le climat font de ce pays une des plus belles terres du monde. Il faut compter 20 heures de trajet depuis Paris pour rejoindre Port Elizabeth. Sur place, vous trouverez de nombreux lodges (Big Up à La mer Lodge pour leur accueil et leur gentillesse) à prix ultra compétitifs par rapport à chez nous (compter 50euros par nuit avec petit dej). Nous avons un pouvoir d’achat plus important, ce qui permet de se faire plaisir, pour profiter des quelques jours de repos post course. Au programme : lions, éléphants, girafes, zèbres, rhinocéros, hippopotames et autres antilopes sont à quelques kilomètres de Port Elizabeth dans le Parc Addo et la réserve Scotia !

Pensez juste à la crème solaire et aux séances de sudation !