Tout juste de retour d’Hawaii, j’ai pris quelques jours pour concocter un race report à la hauteur, je l’espère, de ce que j’ai vécu. En parallèle, j’en ai profité pour me balader en famille sur cette belle ile de l’archipel Hawaiien.
Je vous parlerai, dans un prochain récit, de mon année de José pro à jouer au hammam dans la salle de bain, à courir sur place pendant plus de 2h et à faire du home trainer pendant 5h dans le salon. Pour le moment, parlons d’Hawaii et de son Ironman.
Le corps imbibé de ce fumet d’ammoniaque, qui m’a rappelé les doux souvenirs d’enfance où chaleur et couche-culotte faisaient bon ménage, j’ai passé la ligne d’arrivée de cette course tant redoutée en 9h21m58s, 69ème au général et 10ème de la catégorie 25/29. C’est à la fois mon introduction et ma conclusion.
Retour quelques heures en arrière : Nous y sommes enfin…deux ans que je rêve de reprendre le départ de cette course. A mon retour d’Hawaii, en octobre 2013, nous avions mis en place, avec mon coach Jo Tryoen, une stratégie sur deux ans avec pour objectif de revenir et performer aux championnats du monde Ironman en 2015.
Il est 3h30 du matin, nous sommes samedi 10 Octobre, j’ai 27 de tension. Etant arrivé 5 jours avant la course, je bénéficie d’un décalage horaire favorable. Câblé sur l’heure du dodo de la maison de retraite de Kona, je m’endors à 20h30 et me réveille à 5h tous les jours.
Pour ne rien changer à mes habitudes du moment, je me fais un porridge complet pour avoir la puissance d’une brique sur la première discipline dans laquelle j’excelle : la natation.
Alexandra (ma femme), mon Padré, mon Frangin et moi partons pour le Pier de Kona et l’étape du marquage d’avant course. Je rentre seul dans le parc à vélo telle une biche sans sa mère. Après les quelques préparatifs (gonflages, bidon, tenue etc), je retourne leur faire la dernière bise tel le soldat partant au combat. Yannof, aka la Crampe (membre honorifique de la Triathlon Store Team), et Cyril, aka Peter Richard, sont venus de Paris pour quelques jours afin d’encourager les potes : grande classe les Gars ! Yannof, tu es le king of the pop des supporters…au dessus de toi, y’a personne !
J’enfile ma tenue de culte, à savoir la dernière TT Suit Zerod avec un design spécial from Japan buddy aka Yusink. Direction l’eau chaude et translucide du pacifique pour enfin jouer à l’Ironman avec les copains.
Le départ est donné à 6h55 pour les AG hommes. Je pars fort, en espérant accrocher des bons pieds, mais c’est l’inverse qui se produit. Je me fais accrocher, tabasser, passer dessus… Après 5 minutes de bagarre, une image me traverse l’esprit. Le coach Jo entrain de me dire : « José, t’es qu’un gros sac ». A la suite de quoi, j’ai effectué un calcul scientifique rapprochant le poids moyen des triathlètes et le mien. Conclusion : je suis bien au dessus. J’ai donc pris les devants en sortant la moulinette. Autant que mes gros bras servent à quelque chose !! J’ai eu plusieurs fois envie de m’excuser pour les coups portés. Je ne me sens pas trop mal dans cette discipline et j’ai arrêté d’être prétentieux : 1h05 me conviendrait bien. Au final, les dieux de la natation m’ont écouté et je sors en 1h04 de l’eau. C’est nul, mais je suis content.
Je vais enfin pouvoir rigoler, j’ai 4h30/4h40 pour m’amuser sur ma partie préférée. J’enfourche mon IA1 fraîchement arrivé et brillamment pimpé avec une chaine en peau de saumon ceramic speed, des galets qui tournent plus vite que toi tu pédales et un boitier de pédalier qui génère de l’électricité tellement ça tourne. Je démarre le vélo assez fort pour voir comment répondent les jambes. Résultat : elles frétillent tel un banc de sardines. Pour la suite, rien de bien extraordinaire à raconter. J’ai mis un film sur le Garmin, avec juste un bandeau en dessous m’indiquant les pulsations et les watts. Au final, tout se passe comme prévu, même si, sur la fin, je sens qu’un p’tit ravito de derrière les fagots n’aurait pas été de refus. 4h38, 295W AVG, 302 NP, 145 Bpm : je suis 1er de ma catégorie et 5ème amateur à la pose du vélo. Cerise sur le gâteau : je réalise le troisième temps vélo amateur.
J’arrive dans le parc à vélo avec Malte Bruns (futur vainqueur amateur en 8h52) qui semble tout content d’être là. De mon côté, j’ai du mal à mettre un pied devant l’autre. J’ai beau supplier les bénévoles pour du coca, il me faudra attendre le premier ravito sur Alii Drive pour être satisfait. Je pars sur de bonnes bases mais sans la niaque du Lion qui m’animait précédemment…je suis sec. Heureusement, les dieux du sport, et les Etats-Unis, ont inventé le Coca-Cola. Cela m’aide à limiter la casse pour ne pas faire un « marathon zombie ».
Pour résumer mon marathon, voici la recette :
1- Prends ton chat
2- Mets-le dans le micro-ondes à 750W pendant 3h31
3- Sors le, enfin ce qu’il en reste
4- Voilà, tu as mon état à l’arrivée : une véritable loque !
Certainement le marathon le plus difficile et le plus chaud que j’ai eu à faire !
Je suis heureux de passer cette ligne. J’aurais mis 9h21, je suis 10ème de la catégorie 25/29 et 69ème au général. Ce n’est pas exactement ce à quoi j’aspirais mais il faut être fier du travail accompli et fier de soi.
La saison prochaine, vous ne me reverrez pas sur Ironman. J’ai pratiqué le triathlon format Ironman de manière intensive pendant 3 ans, j’ai adoré. Maintenant, j’ai envie de faire d’autres choses. Je vais donc faire du triathlon format half-Ironman !
Préférant consacrer moins de temps à ma pratique sportive, c’est, je pense, la meilleure façon de continuer à « perfer’ » en profitant du potentiel acquis durant cette année de ‘Vie ma Vie de pro à Meudon City Beach.
Finalement, je pourrai dire à mes gosses que j’ai effectué mon service militaire avec au commandement Jo Tryoen.
Pour finir, je voudrais remercier du fond du cœur, mais alors vraiment du fond du cœur, toutes les personnes qui m’ont soutenues à un moment ou un autre. Dans ma façon d’aborder les courses, ce soutien est primordial. J’ai toujours senti une multitude de personnes prêtes à m’encourager sans vraiment comprendre pourquoi.
Ça commence par ma femme, Alexandra, qui en plus de supporter ce sport (qu’elle n’aime pas et ne pratique pas) m’a toujours aidé à avancer dans les moments de doute et les périodes de creux en terme de progression.
Un gros merci également à toute ma famille :
-Mon Padré et Fanfan qui sont là sur chaque course, peu importe où elle se situe dans le monde.
-Mes grands-parents qui, malgré leur peur, ont toujours été à fond derrière moi, sans comprendre comment fonctionne l’athlete tracker Ironman !
-Ma Madré qui croît toujours que je suis champion de la galaxie Ironman
-Les cousins : Doudou et Christophe, pour leurs innombrables messages d’encouragements
-Mes tantes : Catherine et Pascale parce que, malgré leur âge, elles sont cooooools et elles kiffent le triathlon
-Kader et France pour avoir fait régulièrement la navette entre l’aéroport et la maison avec du bordel de triathlon
-Ma belle-mère pour casser les codes : la mienne est cool et elle kiffe le triathlon.
-La famille Lotte, à qui ça ne pose pas de problème de faire des réunions de famille devant le tracker à 3h du mat’
Ensuite, les potes dont la liste est tellement longue que je vais la faire sans oublier personne : les potes de Surplace parce que l’histoire commence là (Bruno, Yann, Val, Lucas, Nat, Lolo, Flo, Pierrot, les deux Clément, Céline, Ariane, Ben, Zach, Alexander, Nico, Paul…), les potes du RnR (Francois, Pounkky), Bibi parce tout ça c’est à cause de lui, Yann Gobert, les potes du Tri (Yannof, Vincent, Jo, Alexis mon déboiteur de dos, Alex, Martinite, Antho, Juju, l’ensemble des Trycoachés, les Stadistes et anciens Stadistes, Christophe, Philippe, Stéphane, Lolo) et enfin les RoBos, Les Loulous Tadenuma-Chaventré, Arnus et Carole, Issam mon Bro, Clémence et Adri…et puis tous ceux que j’ai réussi à oublier !
Après, il y aussi les collègues de boulots : Francky mon inconditionnel Père Spirituel de la Snec’, Raph & Speed ceux que je bassine depuis un an avec ma quinoa et mon boulgour au thon, Micka, Bixenté, Ninette, Oliveur, Joachim, Jonate, Didier pour leurs conneries qui m’ont bien fait marrer avant l’Afrique du Sud et aussi ma big boss, Anne, pour son inconditionnel soutien lorsqu’il a fallu appuyer mon dossier !
Les sponsors de la team et tous ceux qui ont pu m’aider : Alex aka Bibi, Sim, Jean Cyril, la société AIM qui m’a toujours aidé et qui continue à nous aider avec Gu (Mike et Germain), la Team Zerod (Pierre, Fred et Alexandra), Mavic, Giro et Sidi pour leurs matos vraiment top peu importe les conditions, Felt (Dany et la société Omnium) qui nous fournit des bikes de folie et répond d’un SAV en or macif, le Triathlon Store, le Bicycle Store, Snecma, CFM International.
A tous : M-E-R-C-I !